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Marathon de Barcelone 2013

Marathon de Barcelone 2013,

Le premier…

Il s’est écoulé 3 longues années entre mes premières vraies foulées et cette fabuleuse épreuve qu’est le marathon. 42,195 km, ça me paraissait simplement improbable, d’autant que je n’avais jamais envisagé de me mettre à courir autant, alors un marathon… je n’aurais vraiment jamais cru qu’un jour non seulement j’en ferai un, mais qu’il serait révélateur d’une véritable passion. La course à pied a changé ma Vie. C’est ma plus belle histoire d’Amour et les deux ensembles m’ont finalement pleinement révélée.

Si j’ai mis 3 ans à accomplir ce qui me paraissait alors être un exploit, c’est parce que la course à pied m’a été donnée par celui que j’appellerai mon maître Yoda, le meilleur des amis que je n’ai jamais eu et je tenais absolument à ce que mon premier marathon se passe à ses côtés. Je pense que je n’aurais jamais couru cette épreuve s’il ne m’y avait pas accompagné, lui qui m’avait tout appris de cette discipline et racontait tant d’anecdotes de cette épreuve qu’il avait déjà accompli de nombreuses fois. Sacrée fétichiste que je suis !

Nous traversions tous les deux une période professionnelle (depuis la mi-février), qui nous laissait pas mal de temps libre et la tête préoccupée, on essayait de se divertir autant que possible. Il m’entraînait quasi quotidiennement. Depuis 3 ans qu’il m’avait transmis cette passion pour les foulées sur bitume, j’avais testé tous types d’entrainements. En extérieur, sur piste, mais surtout, pour tout ce qui est qualité, sur tapis en salle. Il m’avait aussi habitué à effectuer des sorties longues. Bien que non marathonienne encore à cette époque, j’avais déjà accompli des distances tels que 35 km en solo que je réalisais à mon rythme le dimanche matin. Nous avions aussi participé à quelques compétitions, des 10km et des semi.

Le marathon de Barcelone était celui qu’il affectionnait particulièrement. Il avait l’habitude de le courir chaque année, quelques soit sa forme et son entraînement, juste pour satisfaire son corps et son esprit, dire qu’à l’époque tout ça me paraissait improbable ! Alors cette année où nous nous retrouvions tous les deux désoeuvrés, c’est son organisation annuelle du marathon qui nous a rattrapé. L’ami avec qui il partait tous les ans, covoiturage, mais aussi collocation sur place lui a proposé comme tous les ans de le suivre. Quand il m’y a convié à mon tour, j’ai immédiatement dit “OUI !”. Nous courrions toujours régulièrement, et à 15 jours de l’échéance nous bookions alors tout juste nos dossards ! J’étais super contente, excitée et touchée qu’il partage ce marathon avec moi (à l’époque j’avais encore du mal à comprendre qu’on puisse s’attribuer une épreuve, comme si c’était la sienne et celle de personne d’autre… mais je ne le conçois que comme ça depuis que je cours mes marathons seule).

Le séjour a été magique. Le vendredi nous arrivions frais et heureux comme des enfants, j’apprenais alors mes premiers rituels de marathonienne. Retrait du dossard, visite du village marathon et “pasta party”; ou plutôt restaurant fétiche servant des spaghettis bolognaises (en Espagne) sur sa carte, que nous demanderons sans sauce pour l’occasion (en réalité nous avions cédé à ce rituel pour faire plaisir à l’ami que nous accompagnions) ! Pour la suite, nous n’avons rien respecté d’une veille de marathon. Le vendredi et le samedi nous avons utilisé tout le temps libre, dans tous les sens du terme, que la vie nous octroyait pour nous balader et visiter cette merveilleuse ville ! J’ai ainsi redécouvert Barcelone que j’avais arpenté plus jeune. Il m’a fait découvrir tous ses endroits préférés.

Que je n’omette pas de dire que nous avions fait le breakfast run du samedi matin, prolongé par quelques kilomètres sur les bords de mer barcelonais… quelques kilomètres ? 17km pour être exacte ! Mon côté naïf et inconscient ne me permettait pas de réaliser que la veille d’un marathon c’était considéré par les puristes comme une faute monumentale. Pour ma part, j’aime l’inconscience, je la revendique et je la cultive même, simplement parce qu’elle me permet d’affronter la Vie quelqu’en soit les difficultés. Aussi mon unique but était de finir ce marathon et de profiter pleinement de chaque seconde ! Et c’est exactement ce que j’ai fait.

Le Grand Jour du Marathon !

Debout !

Debout aux aurores j’observais scrupuleusement les conseils prodigués par Mon Maître Yoda qui à mes côtés lors de chaque minute de cette préparation de course, fignolait chacun des conseils qu’il m’avait enseigné toutes ces dernières années. Ce matin là c’était le grand jour pour moi et comme à son habitude, il faisait vraiment le maximum pour que tout soit parfait ! Petit déjeuner simple et plutôt normal, on s’est même offert le luxe de se recoucher avant de nous équiper (luxe qui me suit encore aujourd’hui). Aucun stress à ses côtés, aucun… On a même pas pris de ceinture, juste quelques barres gerblé amande dans les poches arrières de nos shorts respectifs et la flotte des ravitaillements (qui sont 5 étoiles à Barcelone) devaient suffire. Je lui faisais aveuglement confiance et j’avais raison.

On est parti de l’hôtel une petite vingtaine de minutes avant l’heure, en trottinant tranquillement vers les SAS de départ. Nous avions pris des dossards pour l’objectif en 3:30:00, ce qui était à l’époque, bien sûr, bien trop optimiste mais j’apprenais encore une nouvelle astuce pour “réussir” au mieux son marathon. Nous sommes arrivés à 5 minutes du lancement du chrono, je me souviens que nous sommes rentrés dans le premier SAS atteint en passant au dessus des barrières. Un peu barbare comme technique mais cela m’avait au moins évité l’attente et “l’envie” de dernière minute à gérer (ce qui était probablement le seul véritable stress pour moi, avec tout ce que j’avais entendu à ce sujet comme pratique sur le marathon… Je ne suis pas pudique mais faire pipi devant tout le monde ça ne faisait pas partie des choses que je me voyais faire !). Tout était donc juste parfait niveau timing. Il ne restait plus que 42,195 km à courir…

 

Le Marathon

Ce Marathon n’avait aucun secret pour mon guide, j’ai donc eu droit à une visite guidée très privilégiée du parcours, qui bien entendu dans mon Amour de l’inconscience, a fini par m’agacer, mais il voulait tellement bien faire… *Toutefois vous manqueriez une anecdote rigolote si je ne vous avouais pas qu’au 35ème je me suis permise de lui demander d’arrêter de me raconter tout ce qui m’attendait sur ce parcours, que j’étais simplement ravie d’accomplir avec lui, alors là, je l’entends encore :

“Ah bah voilà, t’es dans le rouge comme je te l’avais prédit !”

Il a fait un peu sa tête de con… et moi je ne voulais rien lâcher de mon côté non plus, ça devait être à mourir de rire de l’extérieur ! Mais ça n’a entaché en rien le plaisir de ce premier challenge partagé. Je n’étais pas du tout dans le rouge et en y repensant c’était vraiment drôle !

 

La stratégie du Coach

Objectif : finir mon premier Marathon

Dans ma tête j’avais toujours imaginé qu’un marathon devait se courir d’une seule traite. Mais la réalité était toute différente et notre plan prévoyait un arrêt après le ravito du 10ème, du 20ème, du 30ème et en option du 35ème kilomètre. Plan que nous avons suivi à la lettre sans l’option du 35ème, on a filé tout droit du 30ème au 42ème !

“On tient notre droite tout le long du parcours ! C’est de ce côté que sont placés les photographes”

me disait-il en souriant. C’était aussi la meilleure façon d’éviter les zig zag et donc d’accumuler trop de distance en plus de l’épreuve en elle-même. Malin le bonhomme !

5ème : premier ravito, celui-là n’était pas dans le programme :

“File par le milieu de la route Coralie, évite au maximum les attroupements autour du ravitaillement, on prendra de l’eau au 10ème et on s’arrêtera une fois qu’il sera dépassé pour ne gêner aucun coureur à notre tour”

10ème : arrêt facile, et full options, il y a même un buisson (que je croise encore à chaque édition, je n’en ai manqué aucune depuis) que j’ai utilisé plus par acquis de conscience que par envie concrète, soulagée ! Un petit quart de barre qu’on a pris le temps de mastiquer et d’avaler. On a bu avec les bouteilles d’eau attrapées au vol du ravitaillement juste dépassé.

“N’arrête pas ton chrono sur les pauses qu’on ait notre moyenne exacte à l’arrivée”.

20ème : stop plus bref et quasi similaire au premier, un quart de barre gerblé amande, quelques gorgées d’eau, 5 minutes et on repartait à petites foulées.

30ème : stop le plus dur. Cette fois-ci, en plus de grignoter un dernier quart de barre, de boire quelques gorgées d’eau, nous nous sommes aussi brièvement étirés. D’ailleurs je me souviens d’avoir dégusté mon encas accroupie. Le dernier redémarrage était le plus dur et plus encore que sur les précédents, je me disais qu’il serait plus facile pour moi de ne pas m’arrêter.

35ème : pas de stop ! Je me sentais définitivement mieux sans pause. Mes jambes se faisaient oublier dans l’action alors que chaque nouveau départ me rappeler les kilomètres que nous avions derrière nous depuis ces dernières heures. Mon Maître Yoda m’a tout de même proposé l’arrêt et il a acquiescé d’un signe de tête mon choix !

Plus les kilomètres défilaient, plus je réalisais que j’allais finalement finir ce marathon…

“De toute façon même si tu devais le finir en rampant, je sais que tu le finirais coût que coût !”

La tant attendue arrivée

Malgré un petit accrochage* de rigueur vers le 35ème kilomètre (cité plus haut), la fin de la course s’est déroulée avec plaisir. Fière de voir sa petite protégée finir par accélérer sur les derniers kilomètres, mon Maître Yoda m’insufflait le courage pour fouler les derniers kilomètres qui nous séparaient de l’arrivée.

“Hé ! Souris, regarde c’est la photographie de l’arrivée”**

Le temps d’esquisser un sourire au photographe et nous franchissions la ligne d’arrivée. 4:24:– pour une moyenne globale (arrêts inclus) de 9,8km/h à nos Garmin !

Je m’apprêtais alors à récupérer ma première médaille, celle qui je ne le savais pas encore, serait la première d’une longue série…

**Photo qui illustre cet article, mon meilleur souvenir…

Mots de la fin :

Ce marathon reste de loin l’un des meilleurs souvenirs de ma Vie et je ne pourrais jamais assez remercier celui qui m’y a entrainé.

L’aboutissement de 3 ans d’apprentissage et de bitume dévoré par mes baskets, m’ont fait définitivement basculer du côté passionné de la discipline. C’est grâce à ce Marathon et donc grâce à Mon Maître Yoda que ma carrière dans le journalisme spécialisé en course à pied a pu voir le jour…

Depuis cette édition de 2013, le Marathon de Barcelone est devenu mon Marathon de Coeur. Je le cours tous les ans, il est devenu “Mon Marathon” !

Coralie,