ORGANISATION
Le village expo qui se tenait jusqu’à présent dans l’imposant mall principal de la FIRA, qui s’étendait sur presque 2 étages et dont l’entrée donnait directement sur la Plaza Espania avait été relégué au tout petit mall tout au fond, au niveau des fontaines magiques… ce changement augurait déjà un chamboulement fondamental dans la qualité du village marathon mais lequel ?
Holà, do you speak English ?
Oubliez, si vous ne parliez ni ne compreniez l’espagnol, de trouver un STAFF qui s’exprimait en anglais (et ça j’avoue que ça m’a laissé bouche bée). En plus d’être dépourvu de panneaux d’indications, il fallait se diriger à l’aveugle dans ce rigoureux bordel pour trouver les essentiels de votre course…
Village Marathon
La dernière fois que j’ai participé au Marathon de Barcelone le sponsor était ASICS (et avant ASICS c’était MIZUNO, que des grands noms dans l’expertise de la course à pied), c’était en 2018.
Cette fois-ci le sponsor était Deporvillage, une boutique multimarques en ligne à l’instar d’IRUN en France.
Et là… une seule citation m’est venue à la tête :
“c’est la fin de l’abondance” !
J’avais l’impression de me retrouver dans le village marathon des premières éditions du marathon de Royan [qui en outre est un superbe marathon] mais dont la capacité financière sont probablement loin derrière la capitale économique qu’est Barcelone…
Allez, c’était un peu plus étendu mais vous pouviez vous mettre en quête d’un stand d’une marque en nom propre. Tout au mieux Décathlon (que je boycotte, soyons honnête) et j’imagine d’autres multi-marques locaux, une pléthore de stand présentant leur marathon, et 3/4 marques “attrape touristes” totalement inconnues au bataillon. Bref extrêmement décevant pour moi qui suis une pro ASICS et qui adorais découvrir le modèle collector qu’ils avaient l’habitude de nous concocter pour chacun des marathon qu’ils sponsorisaient.
Remise des Dossards
Je suis arrivée environ 1 h après l’ouverture officielle du village. Il n’y avait pas encore foule et pourtant les jeunes qui avaient été affectés à la distribution des dossards étaient déjà perdus,
visiblement incapables de retrouver dans les intercalaires où il était indiqué une fourchette de numéros de dossards (ex : dossards 12000 à 12500 – dossards 12500 à 13000, etc.). Après qu’ils se soient trompés par 2 fois, la panique commençait à les envahir…
J’étais à deux doigts d’aller me servir tellement le classement était clair et qu’il fallait vraiment le vouloir pour se tromper.
A la 3ème tentative, et quelques blagues échangées avec des Bordelais qui rigolaient comme moi de la situation, ils m’ont enfin présentés le bon dossard. J’ai fait une OLA de soulagement et je me suis dite que l’après-midi aller être longue pour eux comme pour les coureurs venus récupérer le précieux sésame.
L’organisation à ce stade commençait vraiment à m’inquiéter.
Breakfast Run
Retrait du dossard
Alors le Breakfast Run… déjà j’ai galéré à le trouver sur le site internet qui est tout… sauf intuitif ! Finalement j’ai fini par réaliser mon inscription sans encombre avant mon départ pour Barcelone.
Par contre, une fois sur place, le stand du retrait des dossards de ce petit run convivial du samedi matin, veille du marathon, était clairement un secret de polichinelle. J’ai dû faire au moins 3 fois le tour du salon, demander à pas moins de 3 personnes du staff du village qui n’étaient visiblement ni au courant de ce run, ni informées de où récupérer le dossard…
C’est finalement au retrait des dossards marathon qu’on m’a dit : “ c’est juste en face”, je me suis dirigée “juste en face” un peu perplexe, et derrière un mur, sans indication, se trouvaient à la fois un minuscule stand pour la Kid Race et un autre tout riquiqui aussi pour le Breakfast Run.
Je n’étais pas mécontente d’avoir remplie avec brillot la mission dossards, qui m’avait donné l’envie immense de m’extirper de ce village bruyant, brouillon et presque obsolète.
Course
Des éditions que je connaissais, le Breakfast Run fêtait la course à pied avant le marathon. Des spectacles de danses traditionnelles avec des musiciens et des danseurs professionnels ouvraient l’évènement avant de nous lancer dans un run cool sur 4km qui n’était autre que les 4 derniers kilomètres du marathon Olympique de 1992, finissant dans le mythique et majestueux stade Olympique.
Une sensation motivante à la veille d’affronter à notre tour la mythique épreuve. Ensuite nous était offert une collation là encore assez généreuse sous forme de “buffet” de viennoiseries, de fruits, d’eau et de boissons chaudes.
Ça avait l’air canon, hein ?
Et ben là vous oubliez tout ça… vous oubliez le spectacle d’ouverture, pas de danseurs, pas de musiciens, pas d’animation, juste un animateur, scandant en boucle les chiffres du marathon puis du Breakfast Run (le nombre de participants, le nombre de minutes restantes, le nombre de Km qui nous attendaient, ect.). Un compte à rebours et un départ ponctuel !
L’annulation du spectacle passait encore mais la fin du run des 4 km qui se fini dans une boucle, c’est à dire là où nous l’avons commencé, au Montjuic… pas de stade olympique ? Quelle déception.
Apparemment le parcours aurait été perturbé par l’organisation du match de foot prévu le dimanche soir… vérité ou économie dans l’économie… on le saura probablement à la prochaine édition. RDV en 2024 donc !
En guise de petit déj une ration frugale nous a été distribuée. Elle se composait d’une petite banane, d’une petit bouteille d’eau, d’une minuscule magdalena (comprenez madeleine) en sachet et d’un petit gâteau au beurre emballé lui aussi. Ces deux derniers auraient pu accompagner votre café de fin de repas au restaurant… pour vous donner une idée de la consistance de “mets” proposés.
Encas accompagné de boissons chaudes en thermos, proposées à volonté jusqu’à épuisement des stocks !
Pasta Party
La Pasta Party (à laquelle pour ma part je n’ai jamais participé) est un rituel pour de nombreux coureurs. Il s’agit de trouver un lieu dans l’expo, dédié à la vente de pâtes (mythique repas de la veille de l’événement sportif) le samedi soir. A la fois économique, énergétique et fédérateur entre les coureurs, c’était un immanquable sur les éditions sponsorisées par ASICS.
Et bien je n’ai trouvé aucune trace ne serait-ce que d’un foodtruck de pâtes… que des propositions de choses toutes plus difficiles à digérer les unes que les autres…
RIP la Pasta Party !
Sponsors
YOPRO : la blague ! Se sont-ils déguisés ? Portent-ils un autre nom en Espagne ? Y a-t-il un re-positionnement et un changement de nom qui n’est pas encore actuel en France ?
YOPRO où HIPRO ? Qui est qui ? Bref c’est bien le même produit de la marque Danone qui était sponsor en tant que Protéine sportive… Je me passerai de tout commentaire à ce sujet… vous allez-vous dire que j’ai été commandité pour critiquer la nouvelle organisation en tout point… mais vous avez compris mon avis…
CORNY : Une bonne surprise gustative tout de même, une marque de barre de céréales qui propose une gamme variées (protéinées, sans sucre ajouté, etc.) qui je l’avoue, pour la version protéinée au chocolat, était agréable à déguster, tant pour leur mélange de texture que pour leur goût.
Elles étaient distribuées gracieusement à l’entrée du village.
Par contre impossible de leur en acheter en direct ou encore d’en trouver dans les magasins de sport de Barcelone (bon je n’ai pas cherché sans relâche non plus mais à chaque fois que mon programme m’en a donné l’occasion)… petit Hic donc niveau communication à mon sens.
Leur intérêt nutritionnel était cependant très relatif
Poids : 35 gr Tableau nutritionnel :
Valeurs moyennes pour 100g/ 35g
Valeur énergétique KJ 2126 / 744 509 kcal / 178
Lipides g 28,6 / 10 dont saturé g 18,1 / 6,3
Glucides g 31 / 10,9 dont sucres g 20,2 / 7,1
Protéines g 30 / 10,5
Sel g 0,54 / 0,19
Marathon
Le parcours
Là encore il y a du changement par rapport aux précédentes éditions. Barcelone fourmillait de travaux sur les voies publiques, la modification du parcours était-elle en partie liée à ces travaux ?
Il faudrait comparer avec le parcours de l’édition 2022 dont l’organisation, d’après ce que j’ai compris, avait déjà été confié aux organisateurs de cette édition 2023.
De ce côté là, le changement a eu du bon ! Moi qui l’avait couru 6 fois auparavant, la surprise de nouveaux segments ont rendu ma course plus fluide et moins monotone quand aux segments restés identiques ils rendaient ma course rassurante, je retrouvais quelques repères et ça avait quelques choses de grisant de découvrir une nouvelle fois ce kilomètres devenus presque familier.
Les bornes et les marquages kilométriques étaient parfois inexistant (1 de temps en temps, pas de quoi en faire un drame non plus) ou, comme je m’en suis rendu compte à la fin, uniquement marqués au sol, ce qui est assez perturbant quand dans un marathon, chaque kilomètre se compte.
C’est un détail qui n’a pas enraillé la course mais qui est perturbant quand on a l’habitude de l’épreuve et des marquages rigoureux qui ponctuent notre course.
Les Ravitos :
Bouteille d’eau Sant Aniol au TOP.
Des bouteilles de 250 ml au conditionnement idéal pour un marathon. Ouverture facile sans pour autant exploser le bouchon en ouvrant et s’eclabousser malgré nous !
Meilleure version d’hydration hydrique que j’ai vu sur tous marathons confondus.
Je n’ai pas consommé, les gels, les boissons energisantes (aux marques inconnues au bataillon) ou encore les bananes proposés lors des “éco” ravitos dans tous les sens du terme.
Big Up pour leurs emplacements : ils étaient super bien dispatchés notamment sur les derniers kilomètres où on les retriuvait tous les 2,5km environ.
Les supporters et les badauds
Les Espagnols ont toujours une généreuse présence autour des compétitions sportives. Cette édition du marathon de Barcelone n’a pas fait exception à la règle ! Des encouragements tout au long du parcours, des “animo, animo” en passant par des “Coral” jusqu’à entendre des “Coralie” qui reste difficile à prononcer pour les espagnols.
Quelques inconscients aussi qui n’hésitaient pas à couper la route aux marathoniens pour traverser la rue (c’est la première fois que j’en vois autant). Là je dois bien avouer que quelques claques se sont perdues… parce que quand vous courez depuis 32 kilomètres et qu’un badaud traverse presque sans regarder et que ça vous casse le rythme vous n’avez qu’une envie… le démonter !
La météo :
Temps parfait pour un marathon !
Bien que le temps à 8:00 était un peu gris, pas besoin de veste ou de poche poubelle avant le départ, en débardeur c’était parfait.
Au fur et à mesure de la course, le soleil nous a rejoins nous réchauffant sans pour tout autant nous assommer mais il fallait tout même conserver une bonne hydratation et pour ma part l’eau me servait aussi à refroidir mes ischios.
Météo globalement parfaite
MA COURSE
Ma préparation :
Lors de mes précédents marathons (la plus part dirons nous) je m’organise un entrainement que je respeste le plus drastiquement possible.
Il se compose de 5 séances de course à pied par semaine :
- 2 séances qualités (fractionné, pentes, seuil, etc.)
- 2 sorties cool de récup
- 1 sortie de + en + longue jusqu’à 5 à 3 semaines avant le marathon
- 1 à 2 derniers run la semaine avant le marathon
Comptez entre 75 et 77 séances avant de courir l’épreuve dans de bonnes conditions.
Pour Barcelone 2023 j’ai cumulé seulement 16 sorties run (incluant le breakfast run…) dont 1 longue de 31km 15 jours avant l’échéance que je fais habituellement plutôt 5 à 3 semaines avant l’épreuve pour ne pas arrivée rôtie à l’épreuve officielle.
Moi ou vouloir tout faire en même temps…
Juste avant de m’engager pour le marathon de Barcelone, j’avais entamé un coaching en sommeil avec Valentin Gentil @moncoachsommeil.
Insomniac depuis mon plus jeune âge et après avoir tout essayé des médocs en passant par l’analyse du sommeil sous contrôle médicale, j’ai enfin rencontré celui qui aujourd’hui a sauvé mes nuits !
Et si Valentin était ravi que ma préparation marathon, couplée à la reprise de mon activité pro, augmente considérablement ce qu’il appelle “la pression de sommeil”, pour ma part j’ai entamé une phase de fatigue extrême ce qui était en fait le remboursement de ma “dette de sommeil” accumulée au long de toutes mes années de vie.
Cette dernière m’a plongé dans une envie de dormir, de manger et l’incapacité de suivre un entraiment intense. C’était une semaine à peu-près et la semaine d’après sur les rotules tout du long de ce qu’aurait dû être ma préparation. Sans compter que j’ai décidé de courir ce marathon 50 jours avant la date du départ…
Bref ma préparation marathon était, après reflexion, proche du néant !
Le Marathon
Comme à leur habitude, l’organisation du départ était millimètrée et nous sommes partis à l’heure sous les chants de 2 cantateurs d’Opéra ce qui a rendu l’instant assez magique !
J’ai couru les 25 premiers kilomètres comme une fleur, à 5’50 du kilomètre je me suis calculée que je le finirai en 4:08 / 4:10. J’étais bien et plutôt surprise par mon rythme étant donné ma forme du départ (+ 5 kg et moins entraînée que jamais).
A partir du 25ème, mes 2 ischios se sont concertés pour me dire “on crampe pas mais presque” du coup 1ère salve de ralentissement pour éviter la double crampe…
28ème mon adducteur gauche m’a fait une blague en me faisant croire jusqu’à après le marathon, qu’il était blessé. Du coup, ma tête me disait : “garde ton adducteur chaud, ne t’arrête pas, sinon tu ne repartiras pas !”
2ème salve de ralentissement… mes 14 derniers kilomètres se sont faits au mental et l’eau en plus de me servir à m’hydrater finissait en abondance sur mes ischios pour les refroidir et les soulager ponctuellement jusqu’à la ligne d’arrivée.
Je peux vous dire que les quelques badauds qui nous traversaient dans les pattes en rigolant, on avait envie de les claquer !!! J’ai d’ailleurs stoppé d’un grand “parle à ma main” une vieille “con***** hautaine qui traverser sans regarder comme si on la faisait ch***. Elle ne se serait pas arrêter elle se prennait une grand claque dans la gueule. Sorry mais tout ceux qui ont déjà couru un marathon savent à quelle point c’est irritant ce genre de personnage sans gène envers les athlètes.
La fin était vraiment “faux plat montant” et je dirais plus abrupte que sur les éditions que j’avais couru auparavant.
Pas de performance personnelle au niveau temps mais je l’ai fini et c’était, étant donné ma préparation et le temps qui me séparait de mon dernier marathon (celui de Rio le 23 juin 2019), soit 4 ans et 1 an et demi d’arrêt de course.
Donc Mission Accomplie !
La médaille
Elle est superbe et enfin différente de toutes celles que j’ai remporté à Barcelone sur les 6 éditions que j’avais couru auparavant. En effet hormis la date et sur l’édition de 2018 un ajout de couleur, le design était resté inchangé jusqu’à la reprise post covid.
Les photos :
Franchement 38 photos sur un marathon c’est mon record, d’habitude c’est plutôt une quinzaine (sauf sur celui de Rio où il y en avait des centaines !)
Donc je dirais que de ce côté là l’organisation a grave assurée !
MERCI BARCELONE !
Merci Barcelone de m’avoir laissé pour la 7ème fois me prouver à moi-même !
A tout bientôt ✨